Après la sortie d’Elasticity, disque hétéroclite et ambitieux, Buvette revient sur Pan European Recording. Le jeune trentenaire suisse s’associe pour son nouvel EP à Apollo Noir.
Cédric propose les trames et les textes, qu’ils retravaillent ensemble sur le matériel analogique de Rémi. Un dialogue qui s’équilibre entre pop et synthèse cosmique. Et qui redonne à Buvette le goût de courir le monde : « deux flight cases et un synthé, ça tient n’importe où », résume-t-il pour décrire l’esprit du projet autant que son live set.
Ce nouvel EP, « Life », c’est le voile posé sur la statue que constituera l’album : il permet d’en discerner la forme mais garde le mystère sur la couleur, le matériau, les finitions.
C’est l’étalon d’une histoire qui file des métaphores remontant jusqu’aux mythologies de l’antiquité, propices à nous perdre entre Internet et Olympe. Dans les bras de l’onirique « Deep Morpheus » qui ouvre l’EP, Buvette se laisse mener en terrain inconnu. « Bahia de Concepcion » évoque l’intemporalité de ce coin du Mexique où les montagnes dénudées se jettent dans la Mer de Cortés. « In Real Life » est un shoot de réalité charnelle addictif. « The Maze » et sa montée vers le ciel, clôt l’EP sur la promesse du labyrinthe, à la fois égarement et catalyseur créatif. Tout est dans cette vie suspendue, dans sa permanence. Buvette prend le temps, s’inscrit dans son continuum.